Destruction du Palais du Midi : le MR dénonce un “manque de transparence” et demande un “collège d’arbitrage” pour étudier les alternatives
Selon les libéraux, des experts indépendants doivent se pencher sur la question de la destruction du Palais du Midi.
- Publié le 18-04-2024 à 13h00
Pour la énième fois, le sort du Palais du Midi s’est invité dans l’hémicycle du Parlement bruxellois. Avec une demande du MR : la création d’un “collège d’arbitrage” pour étudier l’ensemble des scénarios, réunissant des experts internationaux. “Nous pouvons toutes et tous partager un constat de manque de transparence et d’un besoin d’une analyse indépendante”, a déclaré le député David Weytsman (MR). “Le but est d’avoir des experts qui nous donnent une analyse pour aller beaucoup plus vite que l’étude d’incidences, et qui permettra au prochain gouvernement de prendre de bonnes décisions.”
Dans le cadre du chantier du métro 3, il a en effet été acté par le gouvernement bruxellois que le Palais du Midi devra être démonté. À la suite de la découverte de problèmes de stabilité et d’étanchéité, les techniques initialement prévues doivent en effet être revues. L’option du démantèlement (seuls les murs resteront) permettrait de continuer les travaux de manière plus conventionnelle et contrôlée, à ciel ouvert.
Mais ce démantèlement suscite, encore et toujours, de vives oppositions. D’une part chez les Verts, virulents opposants au métro. “Ce dossier n’est plus un enjeu technique”, mais budgétaire et politique, a réaffirmé Isabelle Pauthier (Ecolo), qui s’est une nouvelle fois insurgée face aux factures grandissantes et a encore plaidé pour le développement de tram à la place du métro.
Opposition également au démantèlement, mais pour d’autres raisons, chez les libéraux et chez Défi. Bien que pro-métro, ils estiment que toutes les options n’ont pas été suffisamment creusées.
Trop chronophage et superflu selon le PS
Si les critiques du projet de métro ne manquent pas à gauche comme à droite, le texte du MR a reçu ce mardi un glacial accueil, à l’exception de chez Défi, Les Engagés et la NVA. La proposition de résolution a été rejetée.
Pour le PS, l’étude d’incidences permet déjà une expertise et ce nouveau collège superflu à créer ne va que retarder l’avancée du projet. Leila Agic dénonce un “show politique” de David Weytsman. “Malheureusement, il n’y a pas de solution qui pourra être plus rapide que celle qui a été proposée aujourd’hui.”
Au Parlement bruxellois, des auditions ont pour rappel été organisées le mois dernier. Le géant de la construction Denys est venu présenter sa technique du “dreamcutter” qui, selon lui, permettrait de conserver le bâtiment et serait moins cher. L’ingénieur Pierre-Marie Dubois a quant à lui présenté deux solutions alternatives : la technique des “micropieux de type 4” et la technique des “palplanches raboutées type AZ 13-700". Des options écartées par la Stib en commission, estimant que le démantèlement constitue “la moins mauvaise solution”.